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 Compétitions: Rallye de Corse de Bernard Frayssinhes et Martine Iacobelli

Vitesse

Dans le sport motocycliste, la discipline du Rallye Routier est connue comme la plus ancienne. Il s’agit d’une véritable compétition mêlant régularité, navigation, et vitesse. Le Moto Club du Pays d’Aix est, cette année encore, représenté en Championnat de France, catégorie side-car.

En cette année 2009, ce sont une vingtaine de side-cars qui s’affrontent sur six épreuves. Le plateau est composé d’attelages modernes motorisés par de gros quatre cylindres et quelques twins performants...plus un vilain petit canard qui fête ses vingt ans, une MotoGuzzi Mille GT attelée DBS qui porte les couleurs du club et, comme on dit à Marseille, craint déguns...surtout nantis cette année du prestigieux numéro 46, celui qui donne des ailes.

 A l’issue des deux premiers rallyes (Garrigues et Sarthe), ma passagère (Martine Iacobelli) et moi (Bernard Frayssinhes) pointons à la 13e place du championnat, ayant terminé toutes les épreuves, et pas derniers.  ................Lire la suite ......................

Les 25 et 26 avril, se déroulait le 3e rallye de Corse, parfaitement organisé par le JMP Racing à Porticcio. En fait, c’est le seul que nous devions faire, par contre, quelques autres équipages n’ont pas fait le déplacement. Donc, en plus du plaisir d’un gros week-end de vacances sur l’île de Beauté, nous avions de gros points à prendre au championnat....et on a fait ce qu’il fallait pour çà.

 Pour la première fois de la saison, nous sommes arrivés tôt sur place (le mercredi matin) afin de bien reconnaître le parcours et les spéciales, de jour et de nuit.

Après une traversée très agréable depuis Toulon, nous avons débarqué à Ajaccio de bon matin et déjà, le petit déjeuner dans un bar de pêcheurs nous a mis dans l’ambiance.

Le camp de base installé au camping U Prunelli de Porticcio, le ravitaillement effectué, nous partîmes en recos avec l’autre side Guzzi de Dédé et Anne-Marie.

Les routes corses, et celles du rallye en particulier, étant plutôt étroites, il nous fallait être rapidement dans le rythme et avoir la chance de ne pas rencontrer trop de trafic si l’on voulait pointer à l’heure. Par contre, les fameux cochons, chèvres, vaches et autres habitués des lieux se sont montrés très discrets, prévenus sans doute.

Les deux spéciales chronométrées étaient aussi typiques que différentes. La première, au col de Bellevalle fut assez longue (4,8 km), rapide et très bosselée voire cassante. La deuxième, à Albitreccia était par contre d’un revêtement presque parfait, plus courte (2,3 km) mais très viroleuse.

Le parcours du rallye se composait d’une boucle de 80 km comprenant les deux spéciales, à parcourir trois fois de jour et une fois de nuit plus un dernier passage dans la spéciale de Bellevalle.

Après un jeudi à nouveau très studieux, le vendredi matin fut consacré au marché d’Ajaccio très riche et généreux en produits corses, puis l’après midi nous avons satisfait aux contrôles administratifs et techniques à la suite desquels, les machines sont mises en parc fermé jusqu’au départ de la course. Il ne nous restait qu’à faire le tour du parc concurrent, moment toujours très convivial.

Après une bonne nuit à rêver de virages et de chronos, un solide petit déjeuner, nous fumes dans les premiers à prendre le départ en ce samedi matin vers 9h30. Notre stratégie était simple : notre modeste niveau nous permettant de marquer douze points de jour et autant de nuit, il nous fallait terminer les deux épreuves, si possible sans pénalité. La cerise sur le gâteau étant de battre au chrono notre concurrent direct, le Ducati888/ RDS à qui nous rendons environ dix secondes par spéciale (les autres sont trop rapides). Donc, impérativement rester sur nos roues, partir vite sur la première boucle, s’économiser sur la deuxième et se lâcher sur la troisième de jour. De nuit, nous sommes habituellement assez à l’aise mais cette année, elles tendent à bien se raccourcir, dommage.

Le départ est donné de minute en minute, nous avons 15 minutes pour effectuer le premier tronçon de liaison de 15 km, dont une partie limité à 50 km/h (pour une moyenne de 60)... faut pas traîner... et on ne traîna point, arrivés au CH (contrôle horaire) juste une minute en avance...Ouf !...mais à refaire quatre fois ! Si les solo se jouent facilement du trafic, il en va tout autrement pour les sides.

Quelques mètres plus loin, nous rejoignons les concurrents partis avant nous, en attente du départ de la première spéciale. Comme on le craignait, du fait de la configuration de la route, de l’honneur des pilotes corses, de la niaque des continentaux et de la bagarre à tous les niveaux... les sorties de route se sont multipliés, sans trop de gravité heureusement, mais du boulot pour les commissaires. L’attente permet aussi ces moments de partage entre pilotes, typiques du rallye. Devant nous, quatre sides visitent plus ou moins les bas-côtés et nous avons bien failli en faire autant, déséquilibrés par des trous et bosses en descente dans une courbe à droite (le pire pour un side). Difficile de retrouver ses marques tant le rythme entre recos sur route ouverte et spéciale sécurisée peut être différent. On le sait, mais à chaque fois on se fait avoir...va falloir se retenir un peu. On n’est pas dernier, à dix secondes du Ducati, mais un Hayabusa a fait une double pirouette en perdant pas mal de temps et il lui faudra presque la journée pour combler ce retard.

La liaison entre les deux spéciales nous offre 45 minutes de pur tourisme (rapide) sur ces si délicieuses petites routes de Corse du sud. De nouveau, nous arrivons au CH avec peu d’avance, mais tout vas bien. Les esprits se sont un peu calmés et le rallye a pris sont rythme de croisière. Nous nous élançons sur la deuxième spéciale, en tâchant d’être propres, en glisse dans les gauches, en équilibre dans les droites...et là, c’est gauche-droite-gauche-droite...comme à l’armée, mais en beaucoup plus rapide ! Bonne montée mais le Ducati reste devant.

Le retour su Porticcio est aussi varié que stressant, vu la moyenne à tenir, mais ça passe, nous sommes dans le rythme. A mi-chemin, est établi un CH de regroupement, destiné à retenir les concurrents si besoin. En effet, la boucle contient moins de kilomètres que de partants, et ça risque de bouchonner. Donc, nous soufflons un peu, au bord d’un magnifique verger d’orangers !

Première boucle passée sans encombres, on a pu pointer à l’heure, donc on  s’économise un peu pour la seconde.

Et ça s’est bien passé aussi...sauf pour l’embrayage de la Ducati qui, accusant les kilomètres, commence une rapide agonie sous le poids du side. Ainsi, au cours de la boucle, nous perdons notre seul concurrent « accessible ». Du coup, il nous manque et nous voilà frustrés. Bizarre, ce sentiment, le goût de la compète, sans doute. Le rythme baisse, le plaisir aussi et on se met à compter les points. Nous terminons la troisième boucle, donc l’épreuve de jour, et nous engrangeons 13 points, zéro pour notre adversaire malheureux qui, ne pouvant réparer, sera forfait pour la nuit.

Après un repas aussi frugal que rapide (les efforts et les positions sur un side ne permettent pas la digestion...), nouveau départ vers 22h00, toujours un peu magique lorsque les phares au xénon illuminent la nuit et les spectateurs, malgré quelques gouttes de pluie fine qui nous accompagnent. Toujours pour enjeu de finir, malgré un relais récalcitrant qui nous prive d’une partie de notre éclairage, sans trop de conséquences...et à nouveau, 13 points dans notre escarcelle, deux de plus que nous n’osions espérer.

Bilan sportif : Zéro pénalités, nous marquons 26 points de plus au championnat, ce qui nous propulse de la 13e à la 8e place, à quelques longueurs devant notre adversaire (et ami) direct. Certes, quelques absents, mais ce sera notre tour de ne pas participer au rallye de l’Ain...et en fin de saison, à nombre d’épreuves égal, nous pouvons espérer terminer dixièmes du championnat de France, comme en 2008.

Prochaine épreuve, les 15 et 16 mai, rallye du Beaujolais, où nous aurons à défendre cette 8e place. Ce sera dur, mais possible.

A part ça, la Corse est un pays magnifique, très vert et arrosé cette année. Venus en invités, respectueux de nos hôtes, concurrent presque local, nous avons été généreusement accueillis par le peuple corse. Notre trop court séjour (et le pot de remise des prix) nous ont néanmoins permis quelques rencontres de valeur.

Salute,

Bernard

Reportage et photos du rallye : http://www.ffmoto.org/ffm.php?page=04010201&id=1106&categoryId=CFRR&season=2009

Résultats : http://www.ffmoto.org/_RESULTATS/resultats.php?specialite=rallye




Rallye de Corse de Bernard Frayssinhes et Martine Iacobelli

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